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L’aquarelle : l’art de la transparence

Anthony Van Dyck (1599 - 1641), paysage anglais, circa 1635. Source : Catalogue of the Exhibition Van Dyck 1599 - 1641 : Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerp, 15 May - 15 August 1999; Royal Academy of Arts, London, 11. September - 10 December 1999, London : Royal Academy Publications, 1999. ISBN 9780847821969
Anthony Van Dyck (1599 - 1641), paysage anglais, circa 1635. Source : Catalogue of the Exhibition Van Dyck 1599 - 1641 : Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerp, 15 May - 15 August 1999; Royal Academy of Arts, London, 11. September - 10 December 1999, London : Royal Academy Publications, 1999. ISBN 9780847821969


De la Préhistoire à nos jours, l’aquarelle a traversé le temps sans perdre sa poésie. Peinture de la lumière et de la spontanéité, elle séduit par sa simplicité apparente et la délicatesse de ses effets.


Qu’est-ce que l’aquarelle ?


L’aquarelle, ou peinture à l’eau, est une technique qui consiste à mélanger des pigments avec de l’eau et à les appliquer en couches fines sur du papier blanc. Plus il y a d’eau, plus la couleur s’éclaircit ; moins il y en a, plus elle devient intense. Cette recherche d’équilibre donne à l’aquarelle sa légèreté et sa transparence si caractéristiques. Contrairement à la peinture à l’huile ou à la gouache, elle sèche rapidement et ne permet pas de retouches : chaque geste est définitif. En aquarelle, les espaces laissés blancs ne sont pas remplis de peinture, ils représentent la lumière elle-même.


Un peu d’histoire


Bien que la peinture à base d’eau remonte à la Préhistoire, l’aquarelle telle qu’on la connaît apparaît à la Renaissance, puis se développe pleinement au XVIIIe siècle en Angleterre. En 1766, William Reeves fabrique la première aquarelle commerciale, rendant la technique plus accessible et contribuant à son essor dans toute l’Europe.


Techniques et Effets


Deux grandes méthodes caractérisent l’aquarelle. La première, dite mouillé sur sec, consiste à peindre avec un pinceau humide sur un papier sec pour obtenir un tracé précis. La seconde, mouillé sur mouillé, suppose d’humidifier le papier avant d’appliquer la couleur : les pigments se diffusent alors librement, créant des effets de flou et de douceur idéaux pour peindre ciels ou paysages marins.


D’autres procédés comme le lavis (aplats de couleur uniforme ou dégradée) ou le glacis (superposition de couches transparentes) permettent de jouer sur la profondeur et les nuances.



Dix aquarelles à connaître


De Turner à Benmansour, ces dix œuvres illustrent la diversité et la richesse de l’aquarelle à travers les siècles.


  1. Paul Sandby, Cathédrale de Llandaff (1778) Considéré comme le père de l’aquarelle anglaise, Sandby immortalise les paysages britanniques avec une lumière douce et des teintes subtiles.

  2. Nadéra Benmansour, Place de Diaghilev (2016) Originaire d’Oran et installée en France depuis 1999, Benmansour peint les paysages d’Algérie et de Paris, mêlant précision et chaleur lumineuse.

  3. Tatiana Ivchenkova, Marron (2020) Artiste russe installée en Europe, Ivchenkova explore la richesse d’une seule couleur: le marron; à travers une œuvre sensible et minimaliste.

  4. André Roland Brudieux, Landscape (1960) Graveur et peintre français, Brudieux capture des paysages épurés et silencieux où dominent équilibre et sérénité.

  5. Winslow Homer, Le pêcheur solitaire Peintre américain du XIXe siècle, Homer exprime dans ses aquarelles la puissance et la solitude de la nature, entre réalisme et poésie.

  6. Roger Hirsch, La Marie Dieu doublant la pointe de Kerro’ch (2018) Hirsch, passionné par la mer, restitue avec minutie le reflet d’un bateau dans les eaux calmes de Paimpol.

  7. Franck Le Boulicaut, Rue de l’Hôtel Colbert à Paris (2018) Inspiré par l’artiste Betty Edwards, Le Boulicaut crée des œuvres “à l’envers”, jouant sur la perception et les émotions visuelles.

  8. Konstantinos Sofianopoulos, Voiliers au bord d’une île des Cyclades (1972) Le peintre grec évoque la douceur brumeuse de la mer Égée dans une aquarelle empreinte de calme et de lumière.

  9. William Turner, Le lac Léman (1840) Précurseur de l’impressionnisme, Turner transforme la lumière en sujet principal de son art et pousse l’aquarelle vers l’abstraction poétique.

  10. Antonio Guidotti, Piazza San Marco (1920) Le peintre et sculpteur italien reproduit la célèbre place vénitienne avec un sens aigu du détail et de la perspective.




Une beauté intemporelle


Art de la transparence et de l’instant, l’aquarelle demande maîtrise et légèreté. Entre contrôle et hasard, elle capte la poésie du moment et laisse à l’eau le soin de peindre avec l’artiste. Fragile et lumineuse, elle reste aujourd’hui encore une des expressions les plus sincères de la création picturale.


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