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Peindre le temps : le voyage artistique de Sebastien Pridmore


L’artiste franco-suisse Sebastien Pridmore vit et travaille en Californie, où il explore les liens entre art, nature et patrimoine culturel. Connu pour son usage des pigments naturels, il relie les techniques ancestrales aux technologies modernes comme la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, créant ainsi un dialogue entre tradition et innovation.



L'Hermione

Sa peinture L’Hermione rend hommage à la légendaire frégate qui symbolisait jadis la liberté et l’amitié franco-américaine. Réalisée à l’occasion de la vente aux enchères organisée au Berkeley Yacht Club pour soutenir la restauration du navire, l’œuvre capture l’esprit d’aventure et le dialogue durable entre les nations. Elle a également été mise en avant sur l’affiche du Concours de Poésie, où elle a profondément résonné auprès des participants. Inspirés par ce symbole de courage, des centaines de poètes à travers le monde ont écrit des vers célébrant les mêmes idéaux que ceux qui animent le travail de Sebastien : le patrimoine, l’exploration et l’espoir.


Nous avons rencontré Sebastien pour parler de son parcours, de sa passion pour les pigments naturels et de sa collaboration avec Culture Without Border.


Comment êtes-vous devenu artiste ?


Sebastien : «J’ai grandi entouré d’art et de nature, dans une famille de scientifiques, ce qui a sans doute influencé ma manière de créer, un peu comme un chercheur. Très tôt, j’ai ressenti le besoin de m’exprimer à travers le dessin et la peinture. Mon parcours s’est construit peu à peu, entre études, expérimentations et voyages, toujours guidé par le désir de raconter des histoires à travers la matière et la couleur.»


De ce mélange de curiosité et d’exploration est née une approche à la fois intuitive et profondément réfléchie.


Comment définiriez-vous votre approche artistique aujourd’hui ?


« Ma démarche cherche à relier le passé et le présent. J’explore des techniques ancestrales comme les pigments naturels tout en intégrant des outils contemporains tels que la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle. Mon travail mêle observation, sensibilité écologique et expérimentation pour créer des œuvres à la fois uniques et immersives. »


Ce dialogue entre l’ancien et le moderne est au cœur de sa pratique : une recherche constante d’harmonie entre la terre et le numérique, le tangible et le virtuel.


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Quand avez-vous découvert les pigments naturels ?


Sebastien : « J’ai découvert les pigments naturels très jeune et j’ai été fasciné par leur origine, leur couleur, leur texture et leur histoire. Ces matériaux me permettent de renouer avec des pratiques anciennes tout en expérimentant des compositions modernes.


Le choix des pigments naturels est à la fois esthétique et éthique. Ils offrent une palette riche et subtile, avec des textures et reflets impossibles à obtenir autrement. Sur le plan philosophique, ils me relient à l’histoire de l’art, à la terre et à l’environnement. Je cherche à créer des œuvres durables et respectueuses de la nature. »


Et comment choisissez-vous vos matériaux ?


S : « Je choisis mes matériaux selon le lieu, le support et le message de l’œuvre. Les pigments naturels demandent patience et recherche — que ce soit pour les pigments eux-mêmes, les liants ou les vernis — mais cette contrainte est aussi une liberté : elle m’oblige à réfléchir et à créer des ponts symboliques avec mes sujets, comme peindre un vignoble avec la terre même du vignoble, ou une sculpture de marbre peinte avec du marbre. »


Ancré dans la matière, Pridmore n’en embrasse pas moins les possibilités offertes par les nouvelles technologies.


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"La poésie et l’image partagent un langage subtil."

Sebastien Pridmore



Quel rôle jouent la réalité virtuelle et l’IA dans votre travail ?


Sebastien : «La réalité virtuelle et l’IA m’apportent une nouvelle dimension : elles permettent de créer des expériences immersives et interactives, projetant l’art dans le temps et l’espace. Ces outils ne remplacent pas la matière, ils la complètent, offrant un dialogue entre le tangible et le numérique.»


Lorsqu’on lui demande s’il voit ces deux approches (matérielle et digitale) comme opposées ou complémentaires, il répond sans hésiter :


«Pour moi, elles sont complémentaires. L’art matériel ancre mon travail dans l’histoire et le sensoriel, tandis que les outils numériques ouvrent de nouvelles perspectives et expériences. Ensemble, ils créent un langage cohérent et riche.»


Cet équilibre entre tradition et innovation définit autant sa philosophie artistique que son engagement culturel. En dehors de son atelier, Sebastien participe activement à des dialogues qui relient art, patrimoine et communauté, notamment à travers sa collaboration avec Culture Without Border et le Concours de Poésie.


En tant que parrain de l’édition 2025, son implication va bien au-delà d’un simple titre : elle reflète une véritable connexion entre son œuvre et l’esprit du concours.


«J’ai accepté avec plaisir parce que la poésie partage beaucoup de points communs avec l’art visuel : le rythme, la nuance, l’émotion. Parrainer ce concours me permet de soutenir la créativité, de mettre en lumière de jeunes talents et de construire des ponts entre les mots et les images.»


Quelle relation voyez-vous entre l’image et les mots ?


S : «La poésie et l’image partagent un langage subtil. Dans mon travail, j’essaie de créer des compositions qui racontent une histoire ou évoquent une émotion, comme un poème visuel



S.Pridmore - Bastille Day 2025
S.Pridmore - Bastille Day 2025

Lors de la célébration du 14 juillet, Pridmore a également présenté une exposition en réalité virtuelle qui plongeait le public dans son univers créatif.


Il raconte : «Pour cet événement, j’ai partagé mes œuvres en réalité virtuelle afin que le public puisse entrer dans l’univers que je crée. L’idée était de faire ressentir l’art de manière sensorielle et immersive, en dialoguant avec les réalités historiques et artistiques.»




Sur quoi travaillez-vous actuellement ?


Sebastien : «Je travaille actuellement sur ma série Wildlife Matters, où les animaux locaux se déguisent en humains pour interroger notre relation à la nature. J’ai également une exposition à l’Alliance Française de San Francisco, avec plus de trente de mes peintures.»


Alors que notre entretien touche à sa fin, Sebastien réfléchit à l’avenir; non seulement de son travail, mais aussi de l’art lui-même. À la question de savoir à quoi ressemblerait son œuvre rêvée, il répond :


«Je rêve d’une œuvre à la fois physique et immersive, où le public pourrait se déplacer, interagir et ressentir la matière et l’espace. Idéalement, ce serait dans un lieu public ou naturel, où chacun pourrait vivre l’art comme une expérience sensible et collective.»


Une vision qui résume parfaitement la philosophie artistique de Sebastien Pridmore : une harmonie entre histoire, nature et innovation. Son art ne se contente pas d’être contemplé, il se vit, il s’explore, il se ressent. À travers ses pigments et ses pixels, il continue de peindre un pont entre passé et futur, où la création devient un monde à part entière.



Pour découvrir davantage son univers et ses projets à venir : www.spridmore.ch

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